
En juin 1964, France Gall publie son troisième EP Jazz à gogo, marquant une transition entre sa vie d’adolescente et son ascension en tant que vedette du disque.
Sur la pochette, capturée par le photographe Jean-Claude Dewolf, la chanteuse, en robe rayée et lunettes de soleil à la main, incarne la fraîcheur et l’insouciance des vacances d’été.
Jazz à gogo marque une étape singulière dans la carrière de France Gall, s’éloignant des chansons typiquement yéyé pour flirter avec le jazz. Ce titre rend un double hommage : au célèbre club parisien Whisky à gogo, pionnier des discothèques ouvert en 1947, et à Alain Goraguer, chef d’orchestre emblématique des débuts de la chanteuse. Le surnom “Gogo”, attribué à Goraguer par Boris Vian, reflète son influence dans le milieu du jazz et son esprit novateur.
Enregistrée le 18 juin 1964 au studio DMS, la chanson plonge dans une ambiance de cave où les instruments—batterie, basse, saxophone, percussions, et orgue—donnent libre cours à une improvisation brillante et audacieuse.
Les vocalises parfaites de France Gall s’intègrent dans cet écrin musical riche en humour et en élégance. En 1967, France Gall confie à Salut les copains que cet enregistrement s’est déroulé sans partition prédéfinie et n’a pris qu’une heure, témoignant du talent spontané des musiciens et de la chanteuse. Jazz à gogo demeure une pièce maîtresse de son répertoire, révélant une facette plus mature et expérimentale de son art.
La performance de Jazz à gogo est extraite de l’émission Au nom de la chanson du 28 novembre 1964, aux côtés de Claude Nougaro. Lors de cette émission, France Gall interprète également Laisse tomber les filles et Christiansen.
France Gall