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Vinyles45 tours 4 titresPoupée de cire, poupée de son | 2e pochette | Avec languette

Poupée de cire, poupée de son | 2e pochette | Avec languette

Ce 45 tours, paru en mars 1965, marque un tournant décisif dans la carrière de France Gall. Avec Poupée de cire, poupée de son, elle remporte l’Eurovision sous les couleurs du Luxembourg, accompagnée d’un morceau signé Serge Gainsbourg. Ce titre va non seulement bouleverser la trajectoire de la jeune chanteuse, mais aussi inscrire son nom dans l’histoire de la pop francophone.

C’est grâce au couple Maritie et Gilbert Carpentier, producteurs influents à Radio Luxembourg, que France Gall est choisie pour représenter le pays au concours européen. Le duo confie l’écriture de la chanson à Serge Gainsbourg, qui, quelques mois plus tôt, déclarait vouloir « être célèbre en 1965 ». Il ne croyait pas si bien dire.

Le concours se déroule à Naples le 20 mars 1965. Si la France aligne un autre candidat, Guy Mardel, avec N’avoue jamais, c’est France Gall qui conquiert le public européen. Elle reçoit les votes massifs des Pays-Bas, de l’Autriche, de la Finlande ou encore de l’Allemagne, mais aucun point ne vient des pays francophones. Une preuve, peut-être, du caractère avant-gardiste du texte de Gainsbourg, une fois encore provocateur et ironique.

La chanson elle-même joue sur les doubles sens. France Gall y incarne une figure ambivalente : poupée de cire, référence directe à la matière des anciens 78 tours, et poupée de son, un jouet léger et rempli de paille. Elle chante l’amour sans le connaître, elle est l’icône que tout le monde observe, mais qui, elle, ne se reconnaît pas dans le reflet de ses disques. Derrière la mélodie accrocheuse, Gainsbourg livre une vision amère de la célébrité et de la manipulation de l’image féminine.

Le succès est immédiat. Moins de deux semaines après sa victoire, France Gall est célébrée par sa maison de disques Philips, qui organise une réception pour marquer le millionième disque vendu. La chanteuse n’a alors que dix-huit ans et une carrière lancée depuis à peine plus d’un an.

Ce moment historique n’efface pourtant pas la tension vécue sur scène. Lors des répétitions de Poupée de cire, poupée son, les musiciens de l’orchestre italien raillent le rythme jugé trop cavalier de la chanson. Gainsbourg, excédé, quitte la salle. L’accueil du public reste mitigé, et France Gall elle-même est persuadée, après sa prestation, qu’elle n’a aucune chance. L’émotion véritable arrive après coup, lorsqu’elle apprend, presque par hasard, qu’elle vient de remporter le concours.

Elle racontera plus tard ce moment avec franchise concernant cette expérience avec Poupée de cire, poupée de son : en coulisses, elle est avec son assistante, discutant tranquillement, quand soudain une horde de photographes l’interpelle. Personne ne l’a prévenue. Elle est poussée sur scène sans trop comprendre, bouleversée, presque absente. Mais une autre raison explique aussi son trouble : juste après sa performance, elle reçoit un appel de son compagnon de l’époque, Claude François, qui, jaloux, la quitte au téléphone. Alors que le monde la célèbre, elle pleure seule dans sa chambre d’hôtel.

Cette seconde version de pochette corrige l’erreur de la première : la pastille affiche désormais correctement la mention “1er Grand Prix Eurovision 1965”, conforme à la victoire de France Gall au concours.

Titres de France Gall | 1.Poupée de cire poupée de son (Serge Gainsbourg) | 2. Un prince charmant (J. Datin – M. Vidalin) | 3. Dis à ton capitaine (G. Magenta – M. Tézé) | 4. Le cœur qui jazze (R. Gall – A. Goraguer)

Mentions légales | Édition EP 45 tours (4 titres) | Réf. Philips Medium 437.032 BE | France | 1965 | Production : Éditions Bagatelle et Gimmick | Réalisation : Denis Bourgeois | Ingénieur du son : Gérard Collard | Orchestre dirigé par Alain Goraguer | Pochette : Jean Colombet, Paris-XV | Photo recto : Patrick Bertrand | Fabriqué en France | Adresse fan club : France Gall, 10 rue Washington, Paris 8e | Acheter sur Discogs : https://www.discogs.com/fr/sell/release/2010419

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