
Big Fat Mamma est le huitième titre interprété par France Gall lors du Tour de France 88, capté au Zénith de Paris en novembre 1987. La chanson s’ouvre sur un tempo de blues. France Gall y chante son attachement à l’Amérique, celle des voix puissantes, des musiques noires et des rêves adolescents forgés par les jazzmen.
Moins naïve qu’en 1965, lorsqu’elle listait dans L’Amérique ses symboles fascinants, elle exprime ici une vision plus lucide, plus contrastée. Big Fat Mamma convoque une figure imaginaire, imposante et libre, incarnant une forme de puissance artistique que la jeune chanteuse blanche observe avec admiration.
Le contraste est fort, assumé, presque politique. La chanson aborde la question des stéréotypes culturels, de la violence du port d’armes, de l’image fantasmée d’un pays idéalisé. Une chorale gospel accompagne le refrain, renforçant la dimension communautaire du morceau. Enregistrement après enregistrement, France Gall et Michel Berger cherchent les voix justes et finissent par les trouver à Toulouse, au studio Condorcet, haut lieu musical de la ville rose, aujourd’hui disparu.
Ce moment fort s’inscrit dans un spectacle pensé comme une célébration. À l’automne 1987, France Gall revient au Zénith pour une série de concerts inédits. Elle refuse Bercy, trop impersonnel, pour une salle qu’elle connaît bien. La mise en scène de Michel Berger, les projections visuelles et la scène circulaire permettent une proximité rare avec le public. La direction artistique, confiée à France Gall elle-même, privilégie la sincérité, l’émotion et l’exigence.
Entourée de musiciens fidèles et de choristes, France Gall réinvente ses titres dans une forme nouvelle. Le spectacle, capté pour une diffusion vidéo, est également publié sous forme d’album live en double vinyle, CD, cassette, VHS et LaserDisc. Les éditions vidéo incluent plusieurs titres absents des versions audio, renforçant l’intérêt de ces archives restaurées.
La captation originale de ce moment a été restaurée par France Gall Collection à partir d’un enregistrement vidéo d’époque, dont la qualité était initialement limitée. Le travail de restauration est un processus rigoureux qui combine plusieurs étapes techniques : nettoyage de l’image, stabilisation, correction colorimétrique, amélioration de la netteté, et parfois interpolation de mouvements pour fluidifier certains passages. Des outils d’intelligence artificielle sont aujourd’hui utilisés pour sublimer le rendu visuel, tout en respectant l’authenticité de la captation originale. Il ne s’agit pas de transformer l’esthétique du passé, mais bien de redonner à ces images leur éclat et leur force, afin de permettre à chacun de redécouvrir ce concert dans les meilleures conditions possibles. Certaines séquences peuvent encore présenter de légers artefacts ou déformations : c’est le prix à payer pour offrir une nouvelle vie à ces archives.
France Gall
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