Hong-Kong Star est interprétée en cinquième position du Tour de France 88, capté en novembre 1987 au Zénith de Paris. Sortie en 1984, Hong-Kong Star est une chanson puissante, saturée de synthétiseurs et portée par une énergie brute.

https://youtu.be/GQqTR86mnEgFrance Gall y incarne une figure de star affranchie, dans un monde où l’apparence et le rêve d’Occident s’imposent avec force. Le texte, signé Michel Berger, évoque l’obsession de la réussite et les dérives identitaires qu’elle peut entraîner. Le héros, fasciné par l’image des stars internationales, envisage même de renier ses origines pour percer. Une critique à peine voilée de l’uniformisation culturelle et de l’impérialisme médiatique.

À la sortie du 45 tours, le magazine OK ! salue le « nouveau look super-raffiné » de France Gall : coupe effilée, coiffure gonflée au séchoir, frange courte… une esthétique en phase avec le titre. Sur scène, la chanson prend une dimension encore plus percutante. La batterie de Carlos Vega imprime un rythme tendu, tandis que la guitare de Kamil Rustam apporte un contrepoint aérien à cette charge sonore.

Hong-Kong Star est aussi un symbole de l’époque des remixes : elle sort en maxi 45 tours dans une version longue, enrichie de solos et d’effets. Sur scène, la tension du morceau est intacte. France Gall, portée par une équipe musicale de haut niveau, livre une version dense, directe, qui interroge autant qu’elle captive.

Le spectacle du Tour de France 88, conçu avec Michel Berger, prend place dans un Zénith transformé. France Gall refuse la froideur de Bercy pour créer un espace ouvert et festif. Scène circulaire, projections visuelles, proximité avec le public : tout est pensé pour favoriser une communion artistique. Les musiciens, les choristes et la section cuivres des Phenix Horns (Earth, Wind & Fire) offrent un soutien scénique remarquable. Leur arrivée à mi-parcours du concert donne un souffle nouveau à plusieurs titres.

Parmi les temps forts du spectacle : Babacar sublimé par Doudou N’diaye Rose, J’irai où tu iras porté par les cuivres, ou encore Ella, elle l’a, devenu emblématique. L’album live Tour de France 88, édité en double vinyle, cassette, CD, VHS et LaserDisc, témoigne de cette richesse musicale et scénique. Les éditions vidéo offrent d’ailleurs un contenu élargi, avec plusieurs titres absents des supports audio.

La captation originale de ce moment a été restaurée par France Gall Collection à partir d’un enregistrement vidéo d’époque, dont la qualité était initialement limitée. Le travail de restauration est un processus rigoureux qui combine plusieurs étapes techniques : nettoyage de l’image, stabilisation, correction colorimétrique, amélioration de la netteté, et parfois interpolation de mouvements pour fluidifier certains passages. Des outils d’intelligence artificielle sont aujourd’hui utilisés pour sublimer le rendu visuel, tout en respectant l’authenticité de la captation originale. Il ne s’agit pas de transformer l’esthétique du passé, mais bien de redonner à ces images leur éclat et leur force, afin de permettre à chacun de redécouvrir ce concert dans les meilleures conditions possibles. Certaines séquences peuvent encore présenter de légers artefacts ou déformations : c’est le prix à payer pour offrir une nouvelle vie à ces archives.