
J’irai où tu iras est le septième titre du Tour de France 88, lors du concert donné au Zénith de Paris à l’automne 1987. Sur scène, cette chanson de près de 12 minutes prend toute son ampleur avec un final incroyable. Portée par une section cuivres explosive – les Phenix Horns venus d’Earth, Wind & Fire – J’irai où tu iras devient un moment de tension et d’élan. Le texte de Michel Berger parle de liens invisibles. La chanson évoque le besoin d’être ensemble.
Les paroles alternent entre le constat d’un monde en crise et le refus de renoncer : “Là, là, on est au bout du monde, là, là, mais moi, j’irai où tu iras“. Cette répétition presque incantatoire donne à la chanson une force particulière, entre lyrisme et lucidité. France Gall y exprime à la fois une tendresse désarmée et une volonté farouche de rester debout, ensemble. Sur scène, sa voix épouse la pulsation funk de l’orchestration, dans un équilibre entre émotion brute et rigueur musicale.
J’irai où tu iras incarne parfaitement l’esprit du Tour de France 88. France Gall y assume une énergie nouvelle, une modernité musicale nourrie de collaborations fortes et d’une mise en scène précise. Le spectacle, imaginé avec Michel Berger, repose sur une scénographie ouverte, avec une scène circulaire, un espace sans barrière entre l’artiste et le public. Des projections étoilées accompagnent les morceaux, créant un décor à la fois poétique et immersif.
Refusant de se produire à Bercy, France Gall préfère le Zénith pour sa proximité et son atmosphère chaleureuse. Elle y retrouve un public conquis par l’album Babacar, venu en nombre entre le 12 novembre et le 6 décembre 1987. Ce retour au Zénith, trois ans après un premier passage remarqué, marque une nouvelle étape dans sa carrière scénique.
Le spectacle sera capté et publié en VHS et LaserDisc, avant de paraître également en double vinyle, cassette et CD sous le titre Le Tour de France 88. Les éditions vidéo offrent plusieurs titres supplémentaires, parmi lesquels Ce soir je ne dors pas, Si, maman si ou Je saurai être ton amie.
La captation originale de ce moment a été restaurée par France Gall Collection à partir d’un enregistrement vidéo d’époque, dont la qualité était initialement limitée. Le travail de restauration est un processus rigoureux qui combine plusieurs étapes techniques : nettoyage de l’image, stabilisation, correction colorimétrique, amélioration de la netteté, et parfois interpolation de mouvements pour fluidifier certains passages. Des outils d’intelligence artificielle sont aujourd’hui utilisés pour sublimer le rendu visuel, tout en respectant l’authenticité de la captation originale. Il ne s’agit pas de transformer l’esthétique du passé, mais bien de redonner à ces images leur éclat et leur force, afin de permettre à chacun de redécouvrir ce concert dans les meilleures conditions possibles. Certaines séquences peuvent encore présenter de légers artefacts ou déformations : c’est le prix à payer pour offrir une nouvelle vie à ces archives.
France Gall
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