Cette édition japonaise de 1989 rassemble dix-huit titres de France Gall enregistrés dans les années 1960. Publié sous la référence PPD-1093, ce CD au boitier blanc est distribué au Japon par Nippon Phonogram Co., Ltd. dans le cadre d’une série de compilations consacrées à la chanson française. Tous ces titres sont en français.
Comme souvent avec les éditions japonaises, ce CD de France Gall est accompagné d’un livret complet. À l’intérieur, on retrouve toutes les paroles des chansons traduites en japonais. C’est une habitude bien ancrée dans la production musicale au Japon : offrir aux auditeurs les textes dans leur langue, pour une meilleure compréhension et un lien plus fort avec l’artiste. Un soin éditorial qui montre à quel point le public japonais accorde de l’importance aux paroles et à leur signification.
L’ordre des titres ne suit pas un classement chronologique, mais propose une alternance entre morceaux connus et titres moins exposés. Dès les premières pistes, on retrouve des chansons emblématiques de cette époque. Le disque s’ouvre avec Bébé requin, un titre de juillet 1967 construit autour d’un arrangement vif, qui combine fraîcheur mélodique et interprétation directe. Suivent Jazz à gogo (1964) et Ne sois pas si bête (Stand A little closer) (1963), tous deux représentatifs de ses premiers enregistrements, dans un registre pop léger et immédiat.
Sacré Charlemagne figure en bonne place dans la liste. Ce morceau, destiné au jeune public, a connu un grand succès commercial. Il reste aujourd’hui encore l’un des titres les plus familiers de son répertoire. Plus loin, on retrouve Teenie Weenie Boppie, chanson plus rare dans les sélections classiques, mais emblématique de sa collaboration avec Serge Gainsbourg. Le ton y est volontairement décalé, avec une construction plus expérimentale, reflétant l’évolution du style de l’auteur-compositeur à la fin des années 1960.
Parmi les incontournables, Poupée de cire, poupée de son reste le point central de toute compilation couvrant la décennie 60. Cette chanson, composée par Serge Gainsbourg, a été interprétée par France Gall pour le concours Eurovision en 1965. Elle remporta le Grand Prix pour le Luxembourg, ce qui propulsa l’artiste à l’échelle européenne. Son texte joue sur l’ambiguïté entre réalité et image fabriquée, un thème qui prendra de l’importance dans la suite de sa carrière. Les sucettes est également présente. Ce titre a été sujet à controverse à sa sortie, en raison d’un double sens qui n’avait pas été perçu par France Gall au moment de l’enregistrement. Il illustre les tensions possibles entre l’interprète et le regard de l’auteur sur son image publique.
Pense à moi et Ne dis pas aux copains, présents en fin de disque, complètent ce parcours à travers la première période de la carrière de France Gall. Ces titres sont courts, souvent inférieurs à trois minutes, avec des structures simples et des refrains immédiatement identifiables. C’est une caractéristique commune des productions de cette époque, conçues pour un public jeune et pour des diffusions radio rapides.
Le dos du disque présente un montage de 12 pochettes de disques d’origine, principalement des 45 tours édités chez Philips. Ce choix graphique souligne l’ancrage du contenu dans l’univers du vinyle, tout en offrant un aperçu visuel de l’évolution de l’artiste au fil de ses premières années. Le design joue sur la nostalgie, en alignant des images devenues familières aux collectionneurs.


Titres de France Gall | 1. おしゃまな初恋 / Bébé requin (J. Dassin – J.M. Rivat & F. Thomas) 2:43 | 2. ジャズ・ア・ゴーゴー / Jazz à gogo (A. Goraguer – R. Gall) 2:24 | 3. 恋の応返し / Ne sois pas si bête (J. Wolf – B. Power – P. Delanoë) 2:17 | 4. シャルルマーニュ大王 / Sacré Charlemagne (G. Liferman – R. Gall) 2:49 | 5. ティニー・ウィニー・ボッピー / Teenie weenie boppie (S. Gainsbourg) 2:56 | 6. リボンと花 / Les rubans et la fleur (A. Popp – R. Gall) 2:45 | 7. クリスチャンセン / Christiansen (J. Datin – M. Vidalin) 2:36 | 8. 天使のためいき / Nous ne sommes pas des anges (S. Gainsbourg) 2:41 | 9. アメリカ万歳 / L’Amérique (G. Magenta – E. Marnay) 2:00 | 10. 夢みるシャンソン人形 / Poupée de cire, poupée de son (S. Gainsbourg) 2:30 | 11. アニーとボンボン / Les sucettes (S. Gainsbourg) 2:32 | 12. ベビー・ポップ / Baby pop (S. Gainsbourg) 3:22 | 13. アイドルはおり聞かないで / N’écoute pas les idoles (S. Gainsbourg) 1:44 | 14. ジャズぶる / Le cœur qui jazze (A. Goraguer – R. Gall) 2:44 | 15. 涙のシャンソン日記 / Attends ou va t’en (S. Gainsbourg) 2:29 | 16. 娘たちにかまわないで / Laisse tomber les filles (S. Gainsbourg) 2:07 | 17. パンス・ア・モア / Pense à moi (J. Datin – R. Gall) 2:34 | 18. お友達に云わないで / Ne dis pas aux copains (G. Magenta – M. Tézé) 2:33
Traductions littérales des titres | 1.おしゃまな初恋 – Premier amour espiègle | 2. ジャズ・ア・ゴーゴー – Jazz à gogo | 3. 恋の応返し – La riposte amoureuse | 4. シャルルマーニュ大王 – Le roi Charlemagne | 5. ティニー・ウィニー・ボッピー – Teenie Weenie Boppie | 6. リボンと花 – Des rubans et des fleurs | 7. クリスチャンセン – Christiansen | 8. 天使のためいき – Soupir d’un ange | 9. アメリカ万歳 – Vive l’Amérique | 10. 夢みるシャンソン人形 – La poupée de chanson qui rêve | 11. アニーとボンボン – Annie et Bonbon | 12. ベビー・ポップ – Baby Pop | 13. アイドルはおり聞かないで – N’écoute pas les idoles | 14. ジャズぶる – Faire du jazz | 15. 涙のシャンソン日記 – Journal en chansons de mes larmes | 16. 娘たちにかまわないで – Ne t’occupe pas des filles | 17. パンス・ア・モア – Pense à moi | 18. お友達に云わないで – Ne le dis pas à tes amis
Mentions légales | Édition japonaise boîtier blanc avec OBI | Réf. PPD-1093 | Japon | 1989 | 1, 5 ℗ 1967 | 2, 4, 6, 7, 13, 16, 18 ℗ 1964 | 3, 17 ℗ 1963 | 8, 9, 10, 14, 15 ℗ 1965 | 11, 12 ℗ 1966 Sava | Arrangements : 1 David Whitaker, 2 à 18 Alain Goraguer | Réalisation : Denis Bourgeois | Éditions Bagatelle | Photo : Patrick Bertrand | Pochette : Jean-Paul Théodule | Compilation ℗ 1989 Sava | © 1989 PolyGram | Distribution : Nippon Phonogram Co., Ltd., Tokyo | Mastering : AAD | JASRAC | Prix public : ¥2,627 TTC | Acheter sur Discogs : https://www.discogs.com/fr/sell/release/12251772
Traduction du texte japonais de Fumio Nagata (永田文夫) vers le français. Veuillez noter que la traduction ci-dessous peut ne pas refléter fidèlement le texte original. Elle est fournie à titre informatif et pourrait contenir des différences de style, de ton ou de signification par rapport à l’œuvre source. Pour une interprétation exacte et définitive, nous vous recommandons de vous référer au texte dans sa langue d’origine. Certaines erreurs factuelles concernant France Gall, telles que la couleur de ses yeux, proviennent du texte japonais original rédigé par Kazumitsu Yokoyama, qui semble ne pas avoir été précisément informé.
Au milieu des années 1960, une nouvelle génération de chansons s’est imposée dans le paysage musical français. Les yéyés, héritiers du rock’n’roll, ont dynamité les codes de la chanson traditionnelle. C’est dans ce contexte qu’une jeune idole prénommée France Gall fait ses débuts remarqués.
Le 20 mars 1965, elle représente le Luxembourg au Concours Eurovision de la chanson en Italie avec « Poupée de cire, poupée de son », une œuvre signée Serge Gainsbourg. Le titre remporte le grand prix et la rend immédiatement célèbre, même si le nom de Serge Gainsbourg reste alors peu connu du grand public. Cette chanson pleine de fraîcheur séduit un large public, et beaucoup se souviennent de l’avoir fredonnée.
France Gall ne se résume pas à une simple idole. Elle possède un style unique et une voix reconnaissable entre toutes. Artiste à part entière, elle connaît une ascension fulgurante avant de se retirer temporairement des feux de la rampe. En 1974, elle revient sous la houlette de Michel Berger, change de style et retrouve le succès.
Née le 9 octobre 1947 à Paris, France Gall est issue d’une famille de musiciens. Son père, Robert Gall, a composé pour Édith Piaf et Charles Aznavour. Elle est aussi la sœur du jumeau de Patrice Gall, musicien lui aussi. Avec un tel entourage, il n’est pas étonnant qu’elle ait baigné dès l’enfance dans un univers musical.
En 1963, peu avant ses 16 ans, elle signe un premier contrat discographique. Son premier album sort peu après et rencontre un certain succès. Paul Berlioux, son découvreur, devient son producteur jusqu’à sa disparition en 1964. Dès l’adolescence, France Gall quitte l’école pour se consacrer au chant, multipliant les émissions de télévision et les tournées.
Sa popularité dépasse rapidement les frontières françaises. Dans des pays comme l’Allemagne, elle est accueillie avec enthousiasme. Elle se fait connaître pour son style rafraîchissant et pour ses chansons entêtantes comme « Sacré Charlemagne » ou « Les Sucettes ».