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France Gall raconte Michel Berger

Leur histoire d’amour en chansons

France Gall tombe sous le charme de la musique de Michel Berger en entendant « Attends-moi » à la radio, en 1973. Un an plus tard, il compose pour elle « La déclaration d’amour » : un tube. En 1976, dans la comédie musicale télévisée « Émilie ou la petite sirène 76 », ils chantent leur premier duo « Ça balance pas mal à Paris ». L’année 1976 est aussi celle de leur mariage. Le compositeur offrira ensuite à France Gall de très nombreux succès : « Si maman si » (sur l’album « Dancing disco » en 1977), « Il jouait du piano debout »(« Paris, France», 1980), « Résiste » (« Tout pour la musique », 1981), « Cézanne peint » (« Débranche », 1984) ou encore « Évidemment » ( « Babacar », 1987). A l’été 1992, le couple sort « Double jeu », dix titres interprétés à deux voix. Quelques semaines plus tard, , le 2 août, Michel Berger disparaissait.

Quinze ans après la disparition du chanteur, France 2 propose une fiction-variétés, orchestrée par France Gall. Franck Saurat, producteur, et François Hanss, réalisateur, nous en disent plus sur ce format à mi-chemin entre le film et l’émission musicale.

Franck Saurat : nous voulions réinventer la façon de faire de la variété à la télévision. J’avais envie de retrouver « l’atmosphère Carpentier », de montrer la musique autrement. Il nous fallait simplement une personnalité forte sur laquelle s’appuyer et France Gall en est une. Tout était donc réuni pour initier un projet d’une telle envergure.

François Hanss : c’est un prototype télévisuel étrange et ambitieux où l’on « regarde » la chanson avec le regard du cinéma. Sans être un making-of, on montre les prestations sur scène et tout ce qui se passe une fois que les projecteurs sont éteints.

France Gall

Franck Saurat : elle attendait une proposition originale pour accepter de revenir sur le devant de la scène. Quand nous en avons parlé avec elle, son enthousiasme a été immédiat. France Gall s’est investie, au point même de devenir un véritable moteur pour toute l’équipe.

François Hanss : son rôle est d’être le fil rouge de l’émission, comme une maîtresse de cérémonie, mais surtout pas comme une animatrice. Grâce à son vécu, on se replonge dans les succès indémodables de Michel Berger.

Le show

Franck Saurat : concrètement, on suit France Gall dans les coulisses d’un spectacle imaginaire qu’elle doit donner, même si, dans l’émission, elle ne chante pas. On la voit, backstage, croisant les artistes invités avant ou après leurs interprétations, évoquer des souvenirs communs et partager des émotions de scène. Tout en réussissant à éviter toute forme de nostalgie malsaine. D’ailleurs, c’est un hommage à la musique, plus qu’un hommage à Michel Berger.

Le tournage

Franck Saurat : il s’est déroulé sur un plateau de 1000 m2, à La Plaine-Saint-Denis. Il y avait quinze comédiens, une trentaine de figurants, ainsi qu’une cinquantaine de techniciens, exclusivement issus du cinéma. Cela a duré plus d’une semaine. C’est très long quand on est familiers des délais de la télévision. D’habitude, dans le même temps, moi, je tourne cinq prime-time !

François Hanss : j’ai retrouvé la position que j’occupais lorsque je réalisais les concerts de Mylène Farmer : j’ai laissé le spectacle se dérouler, sans intervenir auprès des artistes, sans les diriger. J’étais là en sourdine, discrètement, simplement pour capter avec le plus de sincérité tous ces petits moments que l’on ne voit que très rarement.

Michel Berger

Franck Saurat : ses chansons représentent une époque, mais n’ont pas vieilli pour autant. Il y a une générosité qui perdure dans son travail. Le couple qu’il formait avec France Gall fait partie de ces duos mythiques, au même titre que Serge Gainsbourg et Jane Birkin, par exemple. Ils appartiennent à notre patrimoine.

Les invités

Franck Saurat : nous avions une exigence: que les artistes chantent uniquement des reprises de Michel Berger et qu’ils ne soient pas là pour faire de la promo. Dans ce milieu, c’est parfois un challenge ! Ils ont tous dit oui sans hésiter un instant. Parmi la vingtaine d’invités, citons par exemple Johnny et David Hallyday, Céline Dion, Vanessa Paradis, Françoise Hardy ou bien encore Christophe. C’était incroyable de voir l’enthousiasme lorsqu’on les a contactés. C’est très révélateur de ce que représente encore Michel Berger aux yeux de tous …

Magazine : Télé Poche
Entretien : Jérôme Ivanichtchenko
Du 17 au 23 novembre 2007
Numéro : 2179

Merci à Elisabeth.

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