La chanson Samba-mambo n’est ni une samba, ni un mambo – en 1976, ces deux danses sont au mieux oubliées, au pire considérées comme ringardes.
La samba a connu son heure de gloire populaire en France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, notamment avec La Samba brésilienne chère à Georges Guétary. Quant au mambo, il a été importé en Europe dans les années 1950 par des orchestres afro-cubains tels que Pérez Prado et Tito Puente, avant d’être adapté à la sauce française par l’inimitable Dario Moreno.
En 1976, même la bossa nova et la música popular brasileira de Jorge Ben semblent tirer leur révérence, laissant place au rouleau compresseur disco. Avec sa basse lourde et dynamique, ses contrechants au synthétiseur Moog et ses percussions saccadées, Samba-mambo s’approprie la moiteur mélancolique des rythmes tropicaux. C’est une danse à la fois solaire et désenchantée que propose France Gall, dont le refrain en onomatopées (tibibili pa pa lia pa) résonne comme une incantation suprême.
Les paroles, clin d’œil à Le Jazz et la Java de Claude Nougaro (une idole de la jeune France Gall), permettent à Michel Berger de s’essayer à un jeu d’allitérations habituellement réservé à des aînés comme Trenet ou Gainsbourg. « Des mots qui sonnent peut-être plus qu’ils ne disent », commentera France Gall en 2004.
France Gall