Dancing Disco (Japon avec OBI 🇯🇵)

Ce 33 tours japonais de Dancing Disco est sorti en 1977. Comme souvent avec les éditions japonaises, il inclut les paroles en français ainsi qu’une traduction en japonais, présentée sous la forme d’un livret deux feuillets (traduction plus bas).

Le disque est également encore pourvu de son OBI, cette bande de papier verticale typique des éditions japonaises, qui entoure la pochette et affiche des informations en japonais sur l’album, comme son prix et son numéro de catalogue.

Sa pochette est différente de la version originale française, qui était ouvrante et contenait une grande photo de France Gall signée Tony Kent, accompagnée des paroles. Ici, cette même photo est intégrée directement à la pochette, offrant une présentation plus compacte.

Sorti la même année, Dancing Disco est le deuxième album studio de France Gall produit par Michel Berger. Contrairement à ce que son titre pourrait laisser penser, ce n’est pas un album de disco. Michel Berger s’inspire de son énergie, mais en fait un album-concept aux allures de comédie musicale. France Gall résumait ainsi l’histoire :

“C’est l’histoire d’une fille qui travaille dans une boîte de nuit.”

L’album rencontre un grand succès en France et est certifié disque de platine avec plus de 400 000 exemplaires vendus. Le titre phare Musique aurait pu connaître une adaptation en anglais, mais France Gall et Michel Berger ont finalement refusé. France enregistre pourtant une version anglaise, mais elle raconte : “Après avoir enregistré Musique en anglais au Studio Gang, j’ai dit à Michel : C’est épouvantable, je ne peux pas chanter dans cette langue ; cela me donne envie de vomir … La façon que j’avais de chanter ‘Music’ en anglais me donnait mal au ventre …

Des années plus tard, Résiste, la comédie musicale inspirée de l’univers de Michel Berger et France Gall, reprend ce concept. Entre 2015 et 2016, elle met en scène l’histoire de Maggie, une serveuse qui travaille en famille au Club Lola’s.


Paroles et musique Michel Berger / Production Michel Berger pour les Éditions Colline / Piano Michel Berger / Piano électrique Georges Rodi / Basse Christian PadovanPascal Arroyo / Batterie Simon PhilipsAndré SitbonAndré Cecarelli / Guitare Alan ParkerGérard KawczynskiDenis LableMarc Peru / Percussions Ray CooperMarc Chantereau / Chœurs Michel & Georges CostaSue and SunnyJohanner Stone / Cordes : Direction Claude Germain / Cordes & Cuivres : Direction “Dancing disco” et “Une nuit à Paris” Jimmy Horowitz (Lead David Katz) / Accordéon Gilbert Roussel / Clarinette basse Francis Cournet / Prise de son John Middleton (Berwick Studios Londres), Jean-Pierre Janiaud (Studios Gang) / Mixage Jean-Pierre Janiaud (Assistant Patrick) (Studios Gang) Illustration Jean-Marie Assenat

Extraits à partir du 33 tours original


REF : Atlantic ‎– P 10407A
Prix : 2 500 yen (Au 31 janvier 2025, 2 500 yens japonais équivalaient à environ 15,50 euros)
Label : PIONEER / Warner-Pioneer Corporation
Traduction du OBI : “Un best-seller incontournable révélant tout le charme de la maturité, enfin disponible.” / “Adieu Poupée de cire, poupée de son, place au nouvel album de l’icône éternelle, France Gall !
Année : 1977
Photo : Tony Kent
Conception illustration : Jean-Marie Assenat
Paroles, musique et production : Michel Berger pour les P.E.M. Colline
Maison de disque : WEA Filipacchi Music
Studio : Studio Gang

Un homme et une femme blessés par l’amour dans une discothèque dansante

Lorsque France Gall est réapparue après dix ans d’absence avec l’album France Gall (P-10171), tout le monde en est resté sans voix. La plupart des gens l’avaient oubliée et, même ceux qui s’en souvenaient n’auraient jamais imaginé qu’elle puisse être encore si jeune et si belle. Mais ce n’était pas tout. Même si elle était revenue de façon spectaculaire, qui aurait cru que cette adorable chanteuse, qui interprétait avec une diction enfantine des comptines sucrées comme Poupée de cire, poupée de son, aurait pu évoluer musicalement à ce point ? Que lui était-il arrivé ? C’est une longue histoire, celle d’une rencontre merveilleuse entre un homme et une femme. Laissez-moi vous la raconter comme si j’en avais été témoin.

Chapitre 1 : Portrait d’une femme nommée France Gall

Elle est née à Paris le 9 octobre 1947 sous le nom d’Isabelle Gall. Son grand-père, Paul Berthier, était le fondateur des Petits Chanteurs à la Croix de Bois, et son père, Robert Gall, était parolier pour des artistes comme Charles Aznavour (La Mamma) et Hugues Aufray. Dans un tel environnement, devenir chanteuse semblait être une évidence.

Et c’est exactement ce qui s’est produit : en 1963, à l’âge de 16 ans, elle fait ses débuts sous la plume de son père. Nombreux sont ceux qui bénéficient du coup de pouce familial pour percer, mais la plupart disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus. Pourtant, grâce à sa blondeur et son charme candide, France Gall est rapidement devenue une idole.

En 1965, Poupée de cire, poupée de son, écrite par Serge Gainsbourg, remporte le Grand Prix de l’Eurovision et propulse la jeune chanteuse au sommet. Son succès dépasse les frontières, notamment au Japon, où ses disques se vendent en masse. En 1966, elle effectue même une tournée au Japon.

Mais le temps finit toujours par rattraper les chanteurs à la mode. Son nom commence à s’effacer peu à peu, et lorsqu’elle passe encore à la radio ou à la télévision, les spectateurs se contentent de murmurer : “Ah… France Gall…”.

Elle, en revanche, refuse d’être figée dans le passé. “Je ne suis plus une adolescente, je suis une femme maintenant”, pense-t-elle. Pourtant, l’énorme succès de ses 16 ans devient un fardeau, l’enfermant dans une image dont elle ne parvient pas à se défaire.

C’est alors qu’elle rencontre Julien Clerc. “Je veux être une femme comme les autres, connaître le bonheur”, se dit-elle. Épuisée par le monde de la chanson, elle plonge dans cette relation avec passion, espérant y trouver un nouveau sens à sa vie. Pendant cinq ans, ils vivent un amour intense. Mais peu à peu, des nuages s’accumulent. Elle rêve d’avoir un enfant et de devenir mère, mais Julien refuse. Brisée, elle met fin à leur relation.

Chapitre 2 : Portrait d’un homme nommé Michel Berger

De son vrai nom Michel Hamburger, il est né en 1947 dans une famille de musiciens. Sa mère est pianiste et, dès son plus jeune âge, il reçoit une formation classique. Son rêve : devenir chef d’orchestre. Mais à 14 ans, en découvrant Ray Charles, tout bascule. Il se met à écrire des chansons aux influences rhythm and blues, au grand désarroi de ses parents. “Michel, cesse cette musique vulgaire !” lui répètent-ils sans relâche. Son talent éclôt rapidement. À 15 ans, il enregistre sa première chanson, “Tu n’y crois pas”, qui rencontre un certain succès. Malgré les objections de ses parents, il poursuit ses études mais reste passionné par la musique. Influencé par les Beatles et sa rencontre avec Ira Gershwin lors d’un voyage aux États-Unis, il ne peut s’en détacher.

Puis il croise la route d’une jeune femme talentueuse : Véronique Sanson. Leur relation fusionnelle donne naissance à une nouvelle vague musicale qui bouleverse la scène française. Avant leur succès, beaucoup pensaient que la langue française n’était pas adaptée à la pop. Michel et Véronique prouvent le contraire. Mais leur histoire d’amour prend fin. “Michel me ressemble trop, je ne peux plus vivre avec lui”, avoue Véronique avant de partir aux États-Unis rejoindre Stephen Stills. Blessé, Michel traverse une période de solitude, composant pour Françoise Hardy et d’autres artistes.

Chapitre 3 : La rencontre de deux cœurs blessés

C’est dans un couloir de Europe 1 que Michel et France se croisent pour la première fois. Sans détour, il lui lance : “Je voulais te dire… ce que tu chantes est ennuyeux. Et tu participes à trop d’émissions fades.” France est outrée. Mais au fond, personne ne lui avait jamais parlé ainsi. “Cet homme est le premier à me prendre au sérieux”, pense-t-elle. Et comme on peut s’y attendre, ces deux âmes en peine se rapprochent.

Michel perçoit en France un talent inexploité et décide de miser sur elle pour poursuivre son rêve : imposer la pop en français. De son côté, France trouve enfin une voix qui lui correspond, loin de l’image de poupée. Sur cet album, leur complicité éclate au grand jour. France chante avec une liberté inédite.

Le 22 juin 1976, elle devient officiellement Madame Berger.

Pendant ce temps, Julien Clerc, dévasté, met sa carrière entre parenthèses pendant un an avant de retrouver l’amour auprès de l’actrice Miou-Miou. Véronique Sanson, quant à elle, divorce de Stephen Stills et revient en France avec leur enfant.

Ah… les mystères des amours entre hommes et femmes…

Analyse des morceaux (le nom des titres est traduit du japonais)

L’album est entièrement écrit et composé par Michel Berger, qui y joue également du piano. Des musiciens chevronnés, comme le bassiste Christian Padovan et le guitariste Gabriel Katchewski (ndlr : nom inconnu, probablement plutôt Gérard Kawczynski (guitare et coeurs)), apportent leur touche au projet. Sorti en mai 1977 en France, il rencontre un immense succès avec Musique.

Dancing Disco : Michel et France, deux âmes marquées par leur jeunesse tourmentée… “Oublions tout, changeons de disque, la vie est une discothèque”. Une chanson qui symbolise leur renaissance.

Maggie (ndlr : Chanson de Maggie) : Se perdre dans la nuit des discothèques pour oublier un amour passé… Mais un jour, tout s’arrête, et la vie reprend, comme ce fut le cas pour Maggie.

Les nuits parisiennes (ndlr : Une nuit à Paris) : Paris, ville de contrastes, de rires et de soupirs. Trop de vécu pour en sourire avec détachement.

Souvenirs d’enfance (ndlr : Quand on est enfant) : Grandir, c’est renoncer aux rêves. Mais au détour d’une nuit en discothèque, peut-être peut-on retrouver un instant cette insouciance.

Musique : Contrairement aux mots, la musique ne ment pas. Pour les amoureux qui dansent, c’est une parenthèse de vérité.

Moi (ndlr : Le meilleur de soi-même ) : Au début, tout semble merveilleux. Mais lorsqu’un amour s’efface, seuls les souvenirs et les larmes subsistent… Jusqu’à ce qu’une nouvelle histoire commence.

Le garçon qui danse (ndlr : Ce garçon qui danse) : Assis à une table, observant les autres danser… Un moment de mélancolie, où le temps semble suspendu.

L’auteur de ce texte original en japonais est 永瀧達治 (Tatsuji Nagataki)

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