Chansons d’automne pour France Gall

Chansons d'automne

Tant pis pour les Parisiens, qui viennent de laisser partir deux spectacles formidables. Les provinciaux, eux, pourront bientôt en profiter. Catherine Ribeiro sera en tournée en janvier prochain et Philippe Léotard, dès la fin novembre.

Catherine Ribeiro était à Chaillot. On connaît cette artiste hors pair. Elle a quelque chose de sauvage dans son style, et une grande intransigeance. La voici qui effectue un étonnant détour par la chanson française, avec, notamment, une extraordinaire interprétation a capella de la Quête, de Brel. Un spectacle authentique, émouvant, à ne pas manquer s’il passe dans votre ville.

Philippe Léotard, c’est autre chose. Ce n’est pas un chanteur, c’est un poète. Coiffé d’un feutre mou, fagoté d’un vieux manteau, et à la boutonnière le soleil noir de la mélancolie, il transforme la scène en gueuloir, et raconte avec sa voix brisée qui fait battre le cœur des histoires à vous réconcilier avec la vie. Il chante d’anciens succès et s’essaye aux nouveaux titres de son dernier album et dit également, de façon bouleversante, le Bateau ivre de Rimbaud. Il n’était au Casino de Paris que pour trois soirs, mais va tout prochainement effectuer une tournée à travers la France. Ne le manquez pas. Une tournée offerte par Léotard, ça ne se refuse pas.

La suite de la saison s’annonce tout aussi prometteuse. D’abord avec France Gall. Entre ses voyages en Afrique et à Los Angeles, elle tient l’affiche de l’Olympia du 5 au 17 novembre.

Elle y donnera des tubes de Michel Berger, car, dit-elle, elle ne s’imagine pas interprétant les titres de quelqu’un d’autre.

Je veux exprimer l’essentiel de la musique et des paroles de Michel. Et faire aimer les rythmes blacks des musiciens new-yorkais qui m’accompagnent.

Ce sera donc un show épuré, léger comme un souffle, poétique, nostalgique. Du rock soft, et la patte d’un très bon mélodiste. France, son dernier album, l’a aidée à renaître, explique la chanteuse. Après deux lourdes épreuves, la disparition de son mari et de sérieux ennuis de santé, France Gall n’a rien perdu de sa persévérance.

Quand à Starmania, l’opéra rock de Michel Berger, on ne compte plus ses passages à Paris. Comme l’explique Luc Plamondon, son créateur, Starmania a d’abord été perçu comme futuriste: ce qu’on y montrait était tout bonnement impensable. Mais le réel a rattrapé la fiction. Aux jeunes d’aujourd’hui, Starmania raconte le monde dans lequel ils vivent : les casseurs, les multinationales, le blues du businessman, la quête de l’amour. Rien d’étonnant, alors, si le spectacle draine une fois de plus les foules. Sûrs de leur fait, les programmateurs l’ont mis à l’affiche du palais des Congrès jusqu’au 26 janvier.

France Gall à l’Olympia, (01.47.42.25.49), du 5 au 17 novembre, puis à Bordeaux le 20, à Orléans le 21, au Mans le 22, à Lille le 23, à Mulhouse le 26, à Metz le 27, à Dunkerque le 30. Starmania au palais des Congrès (01.40.68.00.05), jusqu’au 26 janvier.

Magazine : Le Figaro Magazine
Date : 2 Novembre 1996
Numéro : ?

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