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France Gall, une sacrée poupée de son | Ici Paris | Septembre 2008

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La musique, elle est tombée dedans quand elle était petite. Pas étonnant que France Gall, de son vrai prénom Isabelle, ait attrapé très vite le virus de la chanson : c’est son grand-père maternel, Paul Berthier, qui créa les Petits Chanteurs à la Croix de Bois…

Son père, Robert Gall, était, quant à lui, un parolier à succès, à qui l’on doit, entre autres, La Mamma de Charles Aznavour.
Et ses frères guitaristes, Philippe et Patrice, ont été les premiers à l’accompagner au sein du petit orchestre qu’ils avaient formé.

Dans le vaste appartement familial, à Boulogne, défilent régulièrement Marie Laforêt, Claude Nougaro ou encore Gilbert Bécaud.
Et Isabelle n’a que 13 ans lorsque son père l’emmène chez la très impressionnante Édith Piaf, pour qui il vient d’écrire Les Amants merveilleux (1960).
Devant son miroir, la jeune fille, que ses proches appellent « Babou », se met alors à pousser la chansonnette et se coiffe à la Bardot tout en rêvant de gloire.
Elle envie Sylvie Vartan, une débutante qu’elle connaît bien : et pour cause, les deux adolescentes habitent dans la même rue !
Elle n’attendra pas longtemps pour suivre le même chemin…

En 1962, son père prend les choses en main : il rebaptise sa fille France et lui fait enregistrer son premier 45 tours, Ne sois pas si bête.
C’est ainsi qu’à 15 ans, la jeune lolita à la voix acidulée conquiert les Français en pleine vague yéyé.
En 1964, l’écolière sage déclenche un véritable raz-de-marée et vend deux millions d’exemplaires de Sacré Charlemagne, le tube planétaire que lui écrit son papa.
La poupée blonde devient, l’année d’après, de cire et de son avec Serge Gainsbourg, son premier Pygmalion, avec qui elle remporte le concours de l’Eurovision.
Dans la foulée, la douce France enregistre en toute innocence un petit chef‑d’œuvre, Les Sucettes, une chanson façonnée par le grand Serge à l’image de la jeune fille, encore frêle et naïve, qui ne comprendra l’allusion érotique du texte que bien après la sortie du disque…

Cette histoire, France Gall en parle aujourd’hui avec tendresse, comme d’une « cavalerie ».
À l’époque pourtant, à 18 ans à peine, elle se sent blessée, humiliée même, et décide de mettre sa carrière entre parenthèses.
L’icône acidulée du Swinging in Paris des années soixante reviendra sur le devant de la scène en 1973, grâce à son grand amour, Michel Berger.
C’est avec lui qu’elle trouvera sa bonne étoile et commencera véritablement à exister, aussi bien en tant que femme qu’en tant qu’artiste.

« J’ai vraiment eu le sentiment que ma vie commençait quand je l’ai rencontré.
C’est à ce moment‑là que je suis née », n’a‑t‑elle jamais cessé de répéter.

Magazine : Ici Paris
Par Estelle Briand
Date : 30 septembre 2008
Numéro : 3300

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