France Gall est avec Michel et Pauline au paradis blanc

Décédée à 70 ans le 7 janvier, la chanteuse France Gall a été inhumée auprès de Michel Berger et de leur fille Pauline, au cimetière de Montmartre, à Paris. Une cérémonie conduite par son fils Raphaël et son dernier compagnon, Bruck, à son image : discrète, émouvante.

« Plus haut / Celui que j’aime vit dans un monde / Plus haut / Bien au-dessus du niveau de l’eau / Plus haut que le vol des oiseaux / Et si je lui dis oui / Il m’emmène avec lui… » Chantés à l’aube des années quatre-vingt, ces mots ne sont plus de jolies paroles en l’air. Vendredi 12 janvier, peu après 16 heures, mi-temps de la journée qui marquait habituellement son réveil, comme si la nuit avait quelque chose de plus doux et de plus enveloppant, France Gall a finalement rejoint Michel Berger, victime d’une série d’infarctus en 1992, et leur fille Pauline, emportée par la mucoviscidose en 1997, au cimetière de Montmartre à Paris.

L’entrée de l’avenue Rachel menant à la nécropole avait été barrée, afin de respecter le caractère privé de l’inhumation dispensée d’office religieux. C’est pourtant devant une foule, soudainement immobile après avoir tant dansé sur les titres du couple Gall-Berger, que les célébrités – Jane Birkin, Bertrand Delanoë, Jean-Louis Borloo et Béatrice Schönberg, Matthieu Chedid, Yann Arthus-Bertrand… – ont défilé. Ultime hommage de la France, multiple, à l’autre France, unique, après l’exposition de son cercueil au funérarium de Nanterre pendant deux jours.

Dans les allées du cimetière, son fils Raphaël et son dernier compagnon, Bruck Dawit, amours de l’ombre si discrets et pourtant si présents, ouvraient le cortège, avec courage et dignité. Un tapis gris et des photophores remplis de pétales blancs avaient été déployés jusqu’au caveau, cette singulière cage de verre à l’intérieur de laquelle un cerisier japonais ne fane jamais.

Sur le cercueil de France, un brin d’hortensia, blanc lui aussi. Comme si le Paradis blanc de Michel s’ouvrait enfin à sa muse. Ce destin, entre sourires et larmes, rattrapé par une récidive de cancer depuis deux ans et enfin apaisé le 7 janvier dernier. « J’ai vécu les choses en face, sans m’apitoyer, sans fuir, sans effacer… La récompense de tous nos maux, de toutes nos épreuves se trouve dans la compréhension de l’existence », avait déclaré France, il y a quelques années.

Plus haut. Celle que nous avons tant aimée vit désormais « plus haut, là où le monde ne nous atteint plus trop ».

Magazine Gala
THOMAS DURAND
Date : 17 janvier 2018
Numéro : 1284

Merci à Elisabeth

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