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France Gall Live

En avril 1978, après plusieurs années d’absence, France Gall remonte sur scène. Une première depuis longtemps, dans un Théâtre des Champs-Élysées plus habitué aux orchestres classiques qu’aux sons pop. C’est ici qu’elle présente un concert entièrement dédié à sa collaboration avec Michel Berger, entourée de musiciennes et de choristes qu’elle a soigneusement choisies aux quatre coins du monde. Ce retour, immortalisé dans un double album live, fait la part belle à des titres devenus emblématiques : Musique, Si, maman si, Samba mambo, Comment lui dire, mais aussi des chansons plus intimes comme Je l’aimais ou Chanson pour consoler. Le répertoire s’appuie sur deux albums récents, enrichi de morceaux plus rares tels que Chanson de Maggie, Ce garçon qui danse ou Mais, aime-la. Dans cette mise en scène soignée, chaque chanson s’inscrit dans un récit musical fort. Le concert s’achève sur Quand on est enfant, interprété dans une formule dépouillée, comme un retour à l’essentiel. Un moment suspendu, qui confirme la sincérité et la puissance retrouvée du lien entre France Gall et son public.

1er album live
9 novembre 1978

L'album

1er extrait - Viens, je t'emmène

Film super 8 et programme

En avril 1978, France Gall retrouve la scène après plusieurs années d’absence. Ce retour très attendu prend la forme d’un spectacle pensé jusque dans les moindres détails, monté au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, avec une équipe exclusivement féminine sur scène : musiciennes, choristes, danseuses. Un choix fort, assumé par l’artiste, qui revendique une envie de nouveauté et de sens.

Depuis le début de sa carrière en 1964, la scène a toujours été un terrain instable pour France Gall. Son tout premier concert à Bruxelles, en première partie de Sacha Distel, reste un souvenir marqué par le stress et des conditions techniques difficiles. Son père, alors son manager, tente ensuite de structurer ses tournées – avec notamment Le Grand Cirque de France Gall, organisé avec Radio Monte Carlo – mais rien n’y fait : la scène ne devient jamais un terrain d’expression naturel pour elle. À la fin des années 60, ses prestations se font plus rares. Il faudra attendre 1978 pour la voir s’y réinvestir pleinement, avec une énergie renouvelée.

Pour préparer ce retour, trois dates sont d’abord prévues en province – Moulins, Montluçon, Dijon – avant la première parisienne du 14 avril. Le lieu n’est pas anodin : le Théâtre des Champs-Élysées, plus habitué aux concerts classiques qu’à la pop, accueille cette fois un show moderne, lumineux et 100 % féminin. “J’ai voulu que ce soit des filles. C’était difficile à organiser, mais je les ai trouvées, partout dans le monde. Elles sont incroyables“, confiera France.

Le spectacle débute avec humour : un saxophone solitaire tente laborieusement de jouer Poupée de cire, poupée de son, avant qu’un raz-de-marée musical ne lance Musique, puis Samba mambo. Le décor représente un kiosque à musique stylisé, surélevé, orné de guirlandes lumineuses. Sur scène, France Gall est entourée de choristes, d’un quatuor à cordes, de la saxophoniste Gail Thompson et de la guitariste Patti Quatro, sœur de Suzi Quatro.

Parmi les moments marquants, on retient l’arrivée sur scène du duo brésilien Les Étoiles, deux performeurs travestis à l’esthétique flamboyante, invités par France pour interpréter Plus haut que moi, un titre de 1973 qu’elle reprend avec eux. C’est la seule incursion dans son répertoire d’avant-Michel Berger, signe clair que depuis La Déclaration d’amour en 1974, une page s’est définitivement tournée. Ce titre n’est d’ailleurs pas sur la version gravée sur disque. 

Sur scène, les chansons écrites par Berger occupent toute la place. Les tubes sortis entre 1974 et 1978 s’enchaînent sans pause : Si, maman, si, Ce soir je ne dors pas, La Déclaration, Viens je t’emmène, Mais, aime-la, Comment lui dire… s’ajoutent des titres plus récents issus des albums France Gall et Dancing Disco, comme Chanson pour consoler, Le Meilleur de soi-même, Chanson d’une Terrienne, Ce garçon qui danse, ou encore Ça balance pas mal à Paris. Sur ce dernier, c’est Patti Quatro qui reprend la partie chantée de Michel Berger.

La captation sonore de ce concert, publiée en double album chez Atlantic, se conclut par un moment tout en retenue : un duo piano-voix entre France Gall et Colleen Stewart sur Quand on est enfant. Peu de mots sont échangés avec le public pendant le concert, mais l’intensité des cris et des applaudissements témoigne d’une émotion partagée. Ce retour scénique, après sept années de silence, confirme que France Gall a su reconquérir son public avec sincérité et élégance.