France Gall joue à la poupée pour la gloire. Elle vient de remporter son premier succès international, le Grand Prix de l’Eurovision avec “Poupée de cire, poupée de son”, et elle sourit à l’avenir, accompagnée de Serge Gainsbourg, auteur de la chanson.
France Gall chantera en duo avec Charles Trenet à “Têtes de bois et tendres années” le 26 janvier, parce qu’elle est l’idole du fou chantant, qui voulait enfin la rencontrer et qui dit des autres idoles : “Ce n’est pas France Gall !”. Ce qui n’est pas un mince compliment.
Le 20 mars 1965, France Gall remportait le Grand Prix Eurovision à Naples avec “Poupée de cire, poupée de son”. Le même jour, elle devenait une vedette internationale et enregistrait ses disques en italien, allemand, espagnol, anglais et japonais…
Un an et demi plus tôt, les téléspectateurs découvraient son joli minois grâce aux “Raisins Verts”. Elle chantait “Ne sois pas si bête”, et il semble qu’elle a prouvé depuis qu’elle ne l’était pas du tout.
Elle avait, au départ, plusieurs atouts : son père, parolier de “La Mamma” ; son nom, qui prêtait à des jeux de mots ; et un physique de petite jeune fille bien sage… Tout cela, savamment utilisé, joint à du talent, des galas judicieusement choisis, devait la placer au premier plan de nos idoles de la chanson française.
À dix-huit ans, elle représente deux millions et demi de disques. Elle reçoit, par jour, quatre cents lettres en moyenne. Elle crée une mode. Dans les rues, on rencontre autant de France Gall que de Sylvie Vartan ou de Françoise Hardy.
Elle a un programme fort chargé : après avoir refusé tous contrats pour passer les fêtes de Noël et du 1er janvier à Paris, en famille, elle va sortir un nouveau disque à la fin du mois et prépare ses valises pour de nombreuses tournées en France et à l’étranger.
France Gall vient d’acheter un bel appartement Quai du Point du Jour, où elle vit avec ses parents.
France Gall, c’est une affaire de famille.
Une affaire de famille qui, sans publicité tapageuse, sans remous sentimentaux, sans aucun scandale, marche fort bien.
Magazine : Télé Poche
Il faut noter que c’est le second numéro de Télé Poche
Date : 19 janvier 1966
Numéro : 2