Paru le 8 juillet 1965 au Japon sous la référence Philips FL-1165, ce 45 tours contient deux titres extraits du répertoire Philips de France Gall : Sacré Charlemagne en face A, et Christiansen en face B. Il s’agit d’un pressage japonais simple (SP) édité spécifiquement pour le marché local. Ce 3ème disque de France Gall au Japon témoigne de l’intérêt croissant pour la jeune chanteuse au-delà des frontières francophones.

Le visuel de la pochette, typique des éditions japonaises de l’époque, présente un cadre décoratif avec inscriptions en japonais. Le nom de France Gall y apparaît en katakana (フランス・ギャル), tandis que les titres des chansons sont traduits : シャルマーニュ大王 (Charlemagne l’Empereur) pour la face A, et クリスチャンセン (Christiansen) pour la face B. Il faut noter que cette structure de pochette et la photo seront ensuite repris pour le super 45 tours de 4 titres France Gall for you (SFL-3086) avec les deux titres du second 45 tours japonais, Soyons sages et Jazz à gogo (FL-1154).

Le titre principal, Sacré Charlemagne, connaît un succès massif en France à sa sortie fin 1964. Écrit par Robert Gall sur une musique de Georges Liferman, le texte revisite l’histoire de l’école du point de vue des enfants, accusant ironiquement l’empereur Charlemagne d’avoir « inventé l’école ». La production inclut la chorale des Lutins, renforçant le caractère enfantin du morceau. Ce titre reste aujourd’hui l’un des plus connus du répertoire de France Gall.

La version japonaise de ce 45 tours isole Sacré Charlemagne de son contexte initial – un Super 45 tours de quatre titres paru en France en novembre 1964 – pour le proposer ici avec Christiansen en complément. Ce choix éditorial reflète sans doute une volonté d’adapter la proposition au format SP japonais et au public local. Le texte promotionnel japonais figurant sur certains exemplaires évoque le succès du titre en France et sa réception enthousiaste auprès de la jeunesse.

À l’origine, France Gall ne souhaitait pas enregistrer Sacré Charlemagne, jugeant le morceau trop enfantin. Elle exprimera son malaise face à cette chanson dans une interview donnée en 2001, rappelant à quel point cette période fut difficile pour elle, malgré le succès. En France, le disque se classe à la 3e place des ventes, se vend à plus de deux millions d’exemplaires et est traduit en seize langues. Il connaît également une diffusion en Turquie, en Belgique, en Espagne, et jusqu’en Algérie où il est adopté par des mouvements de jeunesse.

Christiansen, présent en face B de ce 45 tours japonais, est un titre plus discret dans le répertoire de France Gall. Il s’agit d’un morceau à l’écriture plus directe, aux sonorités légères, toujours arrangé par Alain Goraguer, qui accompagne France Gall sur l’ensemble de ses premières productions Philips. Le texte évoque une figure masculine idéalisée, sur un ton plus personnel que la face A.

La rareté de ce disque japonais en fait un objet prisé des collectionneurs. Il témoigne des débuts d’une carrière internationale pour France Gall, à un moment où la chanson française cherche à s’exporter, notamment en Asie. Le Japon, déjà friand de variétés françaises, adopte rapidement certaines figures du yéyé, dont France Gall, qui sera publiée plusieurs fois localement entre 1965 et 1968.

Titres de France Gall | 1. Sacré Charlemagne (シャルマーニュ大王) 2:50 – (G. Liferman, R. Gall) – avec Alain Goraguer et les “Lutins” | 2. Christiansen (クリスチャンセン) 2:37 – (J. Datin, M. Vidalin) – avec Alain Goraguer et son orchestre.

Mentions légales | Japon | 45 tours | 1 disque | 2 titres | Label : Philips | Référence : FL-1165 | Numéros de matrice : PFM-2149 / PFM-2150 | Gravure : Victor Company Yokohama | Fabrication : Of Japan Ltd. | Pochette : Philips rouge et noire avec photo couleur de France Gall et textes en japonais | Texte japonais en couverture : 恋はおとなしく／ジャズ・ア・ゴーゴーに続く、フランスで人気最高のチャーミング・ガール、フランス・ギャルのニュー・ヒット!! | Texte anglais sur label : All rights of the manufacturer and of the owner of the recorded work reserved. Unauthorised public performance, broadcasting and copying of this record prohibited. | ℗ Philips

Traduction du texte de la pochette du japonais vers le français / Veuillez noter que la traduction ci-dessous peut ne pas refléter fidèlement le texte original. Elle est fournie à titre informatif et pourrait contenir des différences de style, de ton ou de signification par rapport à l’œuvre source. Pour une interprétation exacte et définitive, nous vous recommandons de vous référer au texte dans sa langue d’origine.

Une nouvelle idole française, France Gall, qui suscite en ce moment en France une popularité surpassant celle de Sylvie Vartan. Nous avons le plaisir de vous présenter son nouveau disque, très attendu.

Dans notre pays, elle a fait ses débuts l’an dernier avec J’entends cette musique et Ça va je t’aime (Hip-Huggers)(FL-1114), puis a connu un succès ce printemps avec Soyons sages et Jazz à gogo (FL-1154). Voici maintenant son troisième disque. Le 20 mars dernier, elle a participé, en tant que représentante du Luxembourg, au Concours Eurovision de la chanson 1965, organisé à Milan.
Elle y a brillamment remporté le grand prix, devançant la chanson victorieuse du Festival de San Remo de cette année, Una lacrima sul viso de Bobby Solo, représentant l’Italie.
La chanson gagnante, Poupée de cire, poupée de son, doit être prochainement publiée également au Japon.

Présentons à présent le profil de France Gall, surnommée « la jolie poupée française », la Cendrillon de Paris.

• Elle est née à Paris le 9 octobre 1947. C’est une charmante Parisienne de 17 ans.
• Elle mesure 159 cm, pèse 42 kg.
• Son visage est délicat et son charme tient à sa voix douce et légèrement enfantine.
• Son père, Robert Gall, est un célèbre parolier de chanson française, auteur notamment de La Mamma.
• La chanson Sacré Charlemagne est d’ailleurs écrite par lui.
• Son grand-père, Paul Berthier, fut l’un des fondateurs de la chorale des Petits Chanteurs à la Croix de Bois.
• Sa mère, Cécile, est une sorte de protectrice des musiciens et une femme sage, stricte dans l’éducation de sa fille.
• Elle a des frères jumeaux aînés de deux ans, Patrice et Philippe (19 ans), qui jouent le rôle de ses « gardes du corps ».
• Ils aiment la guitare et la batterie, et composent parfois en secret.
• Sa famille entière baigne véritablement dans la musique.

France Gall a toujours rêvé de chanter.
Enfant, elle accompagnait souvent son père lorsqu’il se produisait sur scène, et écoutait ses chansons dans les coulisses.
Encouragée par ses amis d’école à devenir chanteuse, elle s’est exercée pendant environ un an et demi, chantant et jouant de la guitare sur magnétophone pour convaincre ses parents.
Grâce à la recommandation de son père, elle passe ensuite une audition auprès de Denis Bourgeois, avec qui elle signe un contrat le 9 octobre 1963.
Deux mois plus tard, elle quitte le lycée Paul-Valéry à Paris pour se consacrer entièrement au monde du spectacle.

Son premier disque, Ne sois pas si bête (Stand A little closer), sort en novembre de la même année, et elle avance depuis sur la voie du succès. Elle apparaît pour la première fois à la télévision dans l’émission Les Raisins Verts, récompensée par le Prix des Critiques de Montreux 1964. Depuis, elle enchaîne émissions, enregistrements et tournées à travers la France et la Belgique, menant une vie très occupée.
On dit que les compagnies de cinéma se l’arrachent déjà.

Elle étudie actuellement l’anglais, l’allemand et l’italien.
Pendant ses loisirs, elle joue de la batterie ou de la guitare et improvise des chansons.
Ses chanteurs favoris sont Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Claude François et Charles Aznavour.
Elle aime le tennis, la natation, le volley-ball et le football.
Son animal de compagnie est un petit chien noir à poils longs qu’elle adore, nommé Nougat.
Elle préfère les vêtements simples, sans fioritures, et adore passer des heures au téléphone avec ses amies.
Très friande de jazz, elle a dans son répertoire plusieurs morceaux d’inspiration jazz moderne, comme Jazz à gogo.
Son avenir artistique s’annonce de plus en plus prometteur.