Baby Pop (Renommé Nous ne sommes pas des anges pour ce disque) est le cinquième album vinyle de France Gall, sorti en France au printemps 1966, en pleine vague yéyé.
L’édition présentée ici est la première version japonaise de Nous ne sommes pas des anges, parue en mai 1966 au format 33 tours. Contrairement à l’édition française originale intitulée Baby Pop, cette version arbore un titre différent, soulignant les ajustements souvent effectués pour mieux répondre au public local.
Comme de nombreuses éditions japonaises de l’époque, elle est accompagnée de son OBI, cette fameuse bande de papier verticale apposée sur la pochette. L’OBI contient des informations sur l’album en japonais, ajoutant une touche d’authenticité et de charme propre à ces tirages. Cette édition japonaise, par son titre unique et ses éléments distinctifs, illustre l’adaptation des albums français au marché international des années 60. Traduction du OBI : Inclus : Nous ne sommes pas des anges, L’Amérique, Un prince charmant, Baby Pop, Le temps de la rentrée et 7 autres titres (12 titres au total) / Les tout derniers hits de la charmante France Gall !
Initialement, il s’agit d’un recueil rassemblant les trois derniers EP de la chanteuse. À cette époque, le format 25 cm, hérité du 78 tours, disparaît progressivement au profit du 30 cm, devenu la norme pour les albums. C’est sous cette forme que Baby Pop est édité, porté par le titre éponyme, qui est alors le plus récent succès de France Gall.
Avec Baby Pop, Serge Gainsbourg prend un tournant décisif dans son écriture. Il s’éloigne de ses premières compositions plus confidentielles pour s’ancrer dans l’univers de la jeunesse des années 60. Il explore l’ambivalence de la pop : un phénomène léger en apparence, mais entièrement dépendant du marché en pleine expansion. Les adolescents, nouvelle force économique grâce à l’argent de poche, alimentent un système où les idoles et leurs chansons dictent les modes. France Gall, figure incontournable de cette vague musicale, voit son répertoire s’étoffer avec des textes plus incisifs, contrastant avec l’image légère qu’on lui associe encore.
Visuellement, l’album se distingue par une pochette conçue par Monique Kerver, inspirée des œuvres de Piet Mondrian. Une référence en phase avec son époque, alors que le couturier Yves Saint Laurent popularise l’artiste avec sa célèbre « robe Mondrian » en 1965. Ici, les couleurs d’origine sont remplacées par des nuances de vert et de mauve, donnant une touche singulière et moderne au visuel de l’album.
L’influence de Baby Pop dépasse d’ailleurs le cadre musical. Deux ans après sa sortie, le titre est utilisé dans une campagne promotionnelle de la marque Orlon, qui associe l’image de France Gall à sa collection de vêtements. Le disque est même offert aux représentants de la marque, soulignant la place centrale qu’occupe la chanteuse dans l’univers des jeunes consommateurs de l’époque.
Près de soixante ans après, Baby Pop reste un album emblématique, témoin d’une époque où la pop se construit et se réfléchit tout en divertissant. Derrière l’apparente insouciance des mélodies, les textes apportent une profondeur qui contribue à donner à France Gall un statut unique dans la chanson française.
Pas mal d’erreurs ont été introduites sur cette version en provenance du Japon. L’ordre des titres a été modifié, et les morceaux Mon bateau de nuit, Deux oiseaux et Et des baisers ont été remplacés par Un prince charmant (imprimé “Un prince charment” sur la pochette du disque), Ne dis pas aux copains et Si j’étais garçon. Autre erreur : Serge Gainsbourg est crédité sur la chanson C’est pas facile d’être une fille à la place de G. Magenta, J.-P. Bourtayre et P. Delanoë.
Face A / 1. Nous ne sommes pas des anges (S. Gainsbourg) – 2:40 | 2. L’Amérique (E. Marnay – G. Magenta) – 2:15 | 3. Un prince charmant (J. Datin – M. Vidalin) – 2:28 | 4. Le temps de la rentrée (R. Gall – P. Gall) – 1:40 | 5. On se ressemble toi et moi (C.H. Vic – R. Gall) – 2:40 | 6. Ne dis pas aux copains (G. Magenta – M. Tézé) – 2:34
Face B / 1. Baby Pop (S. Gainsbourg) – 3:20 | 2. Faut-il que je t’aime (J. Datin – M. Vidalin) – 2:05 | 3. Cet air-là (A. Goraguer – R. Gall) – 2:30 | 4. C’est pas facile d’être une fille (S. Gainsbourg) – 2:15 | 5. Si j’étais garçon (J. Claudric – P. Cour) – 2:10 | 6. Attends ou va-t’en (S. Gainsbourg) – 2:29
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Liste des titres version Japon
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Liste des titres version originale France
Baby Pop | Faut-il que je t’aime | Le temps de la rentrée | Attends ou va-t’en | Mon bateau de nuit | L’Amérique | Cet air-là | C’est pas facile d’être une fille | Nous ne sommes pas des anges | On se ressemble toi et moi | Deux oiseaux | Et des baisers
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Philips Records
SFL-7293 | PYM-2464 | Made in Japan | Manufactured by Nippon Phonogram Co. Ltd., Tokyo
Prix catalogue : ¥1,800
Il est interdit par la loi d’enregistrer sur cassette ou tout autre support à partir de ce disque sans autorisation★
Distribué par Nippon Phonogram Co., Ltd.
Direction d’orchestre : Alain Goraguer et son orchestre / Ingénieur du son : Gérard Collard
Production : éditions Bagatelle / Réalisation : Denis Bourgeois
Made in Japan
Traduction du texte japonais de Fumio Nagata vers le français / Fumio Nagata est un auteur et critique musical japonais bien connu dans le domaine de la chanson française et de la musique en général. Pendant plusieurs décennies, il a écrit des notes de livret, des analyses d’albums et des articles sur des artistes français comme France Gall, Serge Gainsbourg ou Charles Aznavour, introduisant ces figures emblématiques au public japonais. Il est surtout réputé pour ses textes explicatifs accompagnant les éditions japonaises d’albums de musique française, apportant un contexte historique et culturel qui aide à mieux comprendre les œuvres et leur impact.
Veuillez noter que la traduction ci-dessous peut ne pas refléter fidèlement le texte original. Elle est fournie à titre informatif et pourrait contenir des différences de style, de ton ou de signification par rapport à l’œuvre source. Pour une interprétation exacte et définitive, nous vous recommandons de vous référer au texte dans sa langue d’origine.
En 1965, France Gall a remporté le Grand Prix du concours Eurovision de la chanson avec “Poupée de cire, poupée de son”, devenant ainsi une star du jour au lendemain. Depuis, cette adorable “poupée française” poursuit une carrière bien remplie et accumule les hits. Ce disque présente sa dernière collection de chansons à succès. C’est un album où l’on peut pleinement profiter de sa voix désormais parfaitement rodée et épanouie.
Inutile de présenter à nouveau France Gall, née le 9 octobre 1947 à Paris. Son père, Robert Gall, était autrefois chanteur avant de devenir un parolier renommé. Il a notamment écrit les paroles de nombreux succès, dont “La Mamma”, composée par Aznavour. Son grand-père, Paul Berthier, était l’un des fondateurs des Petits Chanteurs à la Croix de Bois. Quant à ses frères jumeaux, Patrice et Philippe, ils sont également musiciens : l’un joue de la guitare, l’autre de la batterie, et tous deux composent aussi. France Gall a grandi dans une famille profondément musicale, et son amour du chant dès son plus jeune âge semble tout naturel. Elle possédait déjà un talent exceptionnel et une intuition artistique remarquable.
Le 9 octobre 1963, jour de son seizième anniversaire, elle signe son premier contrat d’enregistrement. Son premier disque, “Ne sois pas si bête”, rencontre un succès immédiat et l’installe sur la voie d’une carrière prometteuse. En décembre, elle quitte le lycée Paul-Valéry en classe de troisième pour se consacrer entièrement à la chanson. Elle fait des apparitions à la télévision et à la radio, se produit dans toute la France et en Belgique, et accumule ainsi une précieuse expérience. Puis, en 1965, avec “Poupée de cire, poupée de son”, elle connaît un succès fulgurant, digne d’un véritable conte de fées.
Cependant, son succès n’est pas dû au hasard. Si son talent naturel est une évidence, il est également important de noter l’aide de nombreux musiciens qui ont collaboré avec elle tout au long de sa carrière. Le rôle de son père, Robert Gall, est particulièrement notable. Il a participé à la sélection de nombreuses chansons, en consultation avec le directeur artistique Denis Bourgeois, et plusieurs de ces morceaux comportent ses paroles. Tous les morceaux choisis sont de grande qualité, bien écrits et mémorables.
Un autre point intéressant est que, contrairement à ses contemporains, France Gall n’a pas cherché à adapter des tubes américains. Elle a toujours chanté des chansons françaises, presque toutes spécialement écrites pour elle. Ainsi, même lorsque ses morceaux adoptent des formes comme le jazz ou le twist, ils restent profondément français. Ces chansons incarnent un nouveau type de chanson française qui parle à la jeune génération tout en conservant une forte identité nationale.
Parmi les nombreux compositeurs et paroliers de renom qui ont écrit pour elle, Serge Gainsbourg occupe une place importante. Il est l’auteur de “Poupée de cire, poupée de son” et “Attends ou va-t’en”. Gainsbourg est né en 1928 à Paris de parents russes. Son père, chef d’orchestre, lui a appris le piano dès l’âge de 5 ans, et il a rapidement démontré un talent exceptionnel. Cependant, Gainsbourg voulait devenir peintre et a utilisé le piano et la guitare pour subvenir à ses besoins tout en poursuivant son rêve artistique. C’est là qu’il a été découvert par la chanteuse Michèle Arnaud, devenant son guitariste accompagnateur tout en commençant à écrire des chansons. En 1958, il fait ses débuts en tant que chanteur dans le cabaret Milord l’Arsouille, ce qui marque le début d’une carrière florissante. Son premier album, sorti en 1959, remporte le Grand Prix du disque de l’Académie Charles Cros, consolidant sa réputation. Parallèlement, il se tourne vers le cinéma et démontre une grande polyvalence artistique.
Parmi les autres artistes qui ont marqué la carrière de France Gall figure Alain Goraguer. C’est lui qui dirige l’orchestre et réalise les arrangements de ses enregistrements. Goraguer est reconnu comme l’un des meilleurs pianistes de jazz de France et un compositeur de musiques de film très respecté. Né à Rosny-sous-Bois en 1931, il commence le violon à 11 ans avant de se tourner vers le piano à 15 ans. En suivant les conseils de Jacques Diéval, il s’installe à Paris pour suivre une formation musicale académique tout en s’intéressant de plus en plus au jazz. Il participe à des concours amateurs, remporte des prix et commence à accompagner des chanteurs de chanson française, gagnant une excellente réputation. Il compose également de nombreuses musiques de films, où il intègre des éléments de jazz moderne qui renforcent l’impact de ses œuvres.
Grâce à ces collaborations, France Gall a su répondre aux attentes et progresser constamment. Chaque nouveau disque montre une maturité et une maîtrise croissantes. Cette dernière production illustre encore son talent et laisse présager de futurs succès retentissants.
Face A
1. Soupir d’anges (Nous ne sommes pas des anges) : Après Poupée de cire, poupée de son et Attends ou va-t’en, voici un autre grand succès de France Gall. Écrit une fois de plus par Serge Gainsbourg, ce titre exploite parfaitement tout le charme de la chanteuse. Le titre original signifie Nous ne sommes pas des anges, et la chanson se distingue par son ton humoristique, son côté adorable et sa mélodie très accessible.
2. Vive l’Amérique ! (L’Amérique) : Sortie en novembre 1965, cette chanson a été écrite par Eddy Marnay et composée par Guy Magenta. Eddy Marnay est un parolier bien connu, actif également comme chanteur, et Guy Magenta est un compositeur de chansons chevronné. Ce titre enjoué et lumineux, qui exprime un rêve de voyage en Amérique, a rapidement fait son entrée dans les charts français et devrait aussi connaître un succès au Japon.
3. Mon prince charmant (Un prince charmant) : Écrite par Maurice Vidalin et composée par Jacques Datin, cette chanson est sortie au printemps 1965. La voix rauque de France Gall y est particulièrement charmante.
4. Le chemin du retour (Le temps de la rentrée) : Les paroles sont signées par Patrice Gall, le frère de France Gall, et la musique par Robert Gall (son père) et Matt Camison. Ce titre est une chanson de famille, écrite par son frère et composée par son père, qui est habituellement parolier. France Gall interprète ce morceau avec beaucoup de vivacité, chantant les souvenirs heureux de la fin des vacances dans un duo à elle seule.
5. L’amour est étrange (On se ressemble toi et moi) : Les paroles de Robert Gall et la composition de Claude Henri Vic nous livrent une chanson au titre original signifiant “Toi et moi, on se ressemble”. Ce morceau dépeint le mystère de l’amour : quand deux êtres s’aiment vraiment, ils partagent les mêmes joies, rient de la même manière et leurs cœurs battent à l’unisson. Ce beau morceau évoque, avec simplicité, ce lien croissant entre deux personnes.
6. Ne le dis pas aux copains (Ne dis pas aux copains) : Écrite par Maurice Tézé et composée par Guy Magenta, cette chanson fait partie des premiers enregistrements de France Gall, sortis en 1963. Elle exprime la timidité et l’hésitation d’un premier amour, chantée avec une fraîcheur naturelle.
Face B
1. Baby Pop : Le dernier tube de France Gall, écrit et composé par Serge Gainsbourg, qui ne cesse d’être un pilier de son répertoire. Cette chanson contient un message pour les jeunes qui se concentrent uniquement sur le présent, tout en conservant une ironie subtile que Gall chante de manière entraînante.
2. Mon amour (Faut-il que je t’aime) : Avec des paroles de Maurice Vidalin et une musique de Jacques Datin, cette chanson raconte l’histoire d’une jeune femme qui, en attendant l’homme qu’elle aime, passe du temps avec un autre. Mais même en sa compagnie, son esprit reste tourné vers celui qu’elle attend. La mélodie, tout comme la voix de France Gall, reflète une douce tristesse, typiquement chanson française, et offre un moment de grande beauté lyrique.
3. Chanson souvenir (Cet air-là) : Les paroles de Robert Gall et la musique d’Alain Goraguer donnent vie à une chanson pleine de fraîcheur et de nostalgie. Les compositions de Goraguer se marient parfaitement avec le style et la personnalité de France Gall.
4. Soupir de jeune fille (C’est pas facile d’être une fille) : Intitulée à l’origine “Ce n’est pas facile d’être une fille”, cette chanson signée par Pierre Delanoë, J.-P. Bourtayre et Guy Magenta met en avant les incertitudes et les préoccupations d’une jeune fille. Pourtant, la voix de Gall transmet une confiance et une joie implicites, donnant à ce morceau une profondeur inattendue.
5. Si j’étais garçon : Écrite et composée par Jean-Claude Vannier et Pierre Cour, cette chanson humoristique imagine ce que France Gall ferait si elle était un garçon. Cela rappelle les rêves et les jeux de l’enfance, lorsque chacun imagine un autre rôle pour soi-même.
6. Journal de la chanson en larmes (Attends ou va-t’en) : Un autre grand succès de France Gall écrit par Serge Gainsbourg, faisant suite à Poupée de cire, poupée de son.
