France Gall
Sorti en en dĂ©cembre 1975 (pour la cassette), lâalbum Ă©ponyme France Gall marque un moment clĂ© dans la carriĂšre de la chanteuse. Pour la premiĂšre fois, elle enregistre un disque entiĂšrement pensĂ© en studio, avec des chansons inĂ©dites, une direction artistique claire et des musiciens rĂ©unis autour de Michel Berger. Ensemble, ils signent un nouveau dĂ©part, aprĂšs plus de dix ans de carriĂšre. Avec des titres comme Comment lui dire, La DĂ©claration dâamour ou Samba mambo, France Gall dĂ©voile une voix plus assurĂ©e, plus habitĂ©e. Ces chansons lui ressemblent enfin. Lâalbum, enregistrĂ© au studio Gang Ă Paris, repose sur les arrangements de Michel Berger et les guitares de Claude Engel et GĂ©rard Kawczynski. La production est soignĂ©e, ouverte aux sonoritĂ©s modernes comme le synthĂ©tiseur Moog. Des morceaux comme Je lâaimais, Je saurai ĂȘtre ton amie ou Chanson pour consoler rĂ©vĂšlent une artiste sensible, proche de son public. Dâautres titres, plus engagĂ©s ou poĂ©tiques, comme La chanson dâune Terrienne, Ce soir je ne dors pas ou Big Fat Mamma, montrent lâampleur de cette renaissance musicale.
1er album studio
6 janvier 1976
1976 marque un vĂ©ritable tournant dans la carriĂšre de France Gall. Avec la sortie de son premier album studio rĂ©alisĂ© par Michel Berger, la chanteuse entame un nouveau chapitre, Ă la fois personnel et musical. Sobrement intitulĂ© France Gall, ce disque publiĂ© le 6 janvier 1976 sâimpose rapidement grĂące au succĂšs du titre Comment lui dire, diffusĂ© en boucle sur les grandes radios de lâĂ©poque. Plus de 200 000 exemplaires seront vendus.
PensĂ© dans une dynamique pop et enregistrĂ© avec une Ă©quipe de musiciens triĂ©s sur le volet, lâalbum aligne les talents : GĂ©rard Kawczynski, Claude Engel, Christian Padovan, AndrĂ© Sitbon, Marc Chantereau, ou encore Claude Germain et Georges Rodi pour les arrangements. Michel Berger, aux commandes, signe lâensemble de la production. Il joue du piano et imprime sa marque, tant sur le plan sonore quâĂ©motionnel.
France Gall garde un souvenir particulier de lâenregistrement : « On a presque tout fait Ă Paris, mais pour Big Fat Mamma, on voulait quelque chose de plus blues. On a tentĂ© Londres, mais ça ne marchait pas. Finalement, on est allĂ©s Ă Toulouse, surtout pour les chĆurs, qui Ă©taient vraiment rĂ©ussis. »
Tout a commencĂ© trois ans plus tĂŽt. En 1973, France dĂ©couvre Ă la radio une chanson qui la bouleverse : Attends-moi, interprĂ©tĂ©e par un jeune auteur-compositeur prometteur nommĂ© Michel Berger. LâĂ©motion est immĂ©diate. Elle se sent comprise Ă travers cette voix quâelle ne connaĂźt pas encore. Le lien se tisse rapidement. Michel capte ce que France ressent sans quâelle ait besoin de lâexprimer. Six mois plus tard, il lui propose La DĂ©claration dâamour, une chanson Ă©crite pour lui, mais pensĂ©e pour elle. Ce sera un succĂšs fulgurant, qui la ramĂšne sur le devant de la scĂšne, dix ans aprĂšs SacrĂ© Charlemagne.
Ce moment marque un renouveau. Elle se reconnaĂźt enfin dans les mots quâelle chante. « Michel, je le connaissais Ă peine, et il racontait dĂ©jĂ ma vie ! » dira-t-elle plus tard. Ă ses cĂŽtĂ©s, elle trouve une nouvelle direction, plus adulte, plus intime, plus libre aussi.
Avant mĂȘme lâalbum, plusieurs singles ont Ă©tĂ© publiĂ©s, comme La DĂ©claration d’amour, Aime-lĂ ou encore Ă votre avis, une chanson Ă laquelle France est particuliĂšrement attachĂ©e : « Toutes ces questions quâon se pose dans ces moments-là ⊠CâĂ©tait vraiment moi. »
Elle dĂ©crit cette sortie comme un moment fort : « Câest mon premier album ! Câest Ă©norme pour moi ! Mais je nâĂ©tais pas anxieuse, car Michel prenait tout en main. Pour la premiĂšre fois, je chantais sur des rythmes. »
Elle garde une tendresse particuliĂšre pour Je lâaimais, qui clĂŽt le disque. Un titre Ă la fois doux et entĂȘtant, portĂ© par une ligne mĂ©lodique singuliĂšre et cette phrase rĂ©pĂ©tĂ©e, presque en boucle : Je lâaimais. Un hymne Ă lâamour sur un tempo audacieux.